Rapport J-L. Courteau – Myriophylles 2023

GESTION DU MYRIOPHYLLE À ÉPI LAC MERCIER, TREMBLANT 2023

Présenté par Jean-Louis Courteau à l’Association du Lac Mercier et la Municipalité de Tremblant

 

2023 a été la seconde année d’un plan d’arrachage du myriophylle qui idéalement devrait s’échelonner sur trois ans.

La récolte 2023, effectuée comme l’an passé lors de plongées sur tout le périmètre du lac par deux plongeurs, et grâce à la précieuse assistance en surface des gens de l’association du lac, représente moins de 10% de celle de la première année.

Ce pourcentage est absolument conforme à ce qui est observé normalement : des plants incomplètement arrachés auparavant (l’arrachage peut être difficile en substrat rocheux ou graveleux), des repousses dues aux boutures flottantes dérivantes échappées, ou des plants non repérés auparavant.

On trouve normalement la deuxième année autour de 15%.

La majorité de la récolte 23 (autour de 150 plants) provient de l’herbier principal qui avait été ciblé en 2022.

Les autres plants récoltés sont clairement des rejetons de cet herbier puisqu’ils ont été trouvés principalement en aval des vents dominants, par plants isolés ici et là.

Un plant à 2 tiges poussait aussi derrière le quai près de la plage. Sans doute apporté là par une embarcation.

En 2022, il y avait quelques herbiers au bout du lac (nord-ouest) sur la rive sud.

Ces herbiers ont produit eux aussi des rejetons dérivants qui expliquent la récolte le long du côté sud de plants épars et solitaires.

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La troisième année devrait montrer une récolte très maigre de quelques plants solitaires. Il n’est jamais possible de prétendre avoir totalement éradiqué le myriophylle dans un plan d’eau; mais le lac est d’ores et déjà sous contrôle, le problème ayant été traité à temps.

Parce qu’il n’est pas possible d’être certain d’avoir éliminé 100% de la plante, il est important que les riverains et utilisateurs du plan d’eau apprennent à reconnaitre le myriophylle et rapportent à l’association toute observation qui sera idéalement notée sur une carte. Après les trois années du plan d’action d’arrachage, un suivi de tout le périmètre en plongée pourrait n’être fait qu’aux deux ou trois ans.

Mais il est important que toute observation soit notée.

Si un herbier important devait apparaitre, nous pourrions y voir rapidement et efficacement.

En 2021-22-23, dans un autre lac des Laurentides, nous avons découvert un hybride de myriophylle, qui a été analysé et confirmé comme tel par le Jardin Botanique par des

analyses d’ADN. Ce nouvel hybride est extrêmement dangereux : il est, selon nos observations, tellement plus agressif et envahissant que ni l’arrachage ni le bâchage n’en viennent à bout efficacement!

Il est donc, encore plus qu’avant, CAPITAL que l’inspection/lavage des embarcations étrangères soit respecté. Vous ne voulez pas avoir la visite de cet hybride !!!

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Comme l’an passé, la santé du lac m’apparait bonne. La clarté de l’eau est excellente en général, un peu moins près des embouchures de ruisseaux, ce qui est normal vu l’apport de nutriments.

Les bandes riveraines sont relativement belles, sauf en quelques endroits.

Le couvert végétal en bande riveraine est la première ligne de défense contre l’apport excessifs de nutriments dans l’eau, entre autres lors de fortes pluies, par ruissellement.

Une autre source de nutriments souvent méconnue et négligée est l’utilisation sur les terrains riverains de fertilisants, pour les pelouses et pour les plantes décoratives.

On ne devrait pas s’en servir : ils aboutissent dans le lac par ruissellement et alimentent algues et plantes aquatiques.

Comme toujours, il est capital d’avoir des installations septiques conformes et efficaces. On peut voir en plongée l’effet d’installations déficientes par la présence de périphyton et de biofilm excessifs.

Bien sûr, l’utilisation de savons sans phosphates est primordiale.

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Le périphyton est cette épaisseur de matière qu’on observe sur les roches dans l’eau.

‘’Le périphyton est un biofilm phototrophe constitué d’un mélange complexe d’algues, de cyanobactéries, de champignons et microbes hétérotrophes et de détritus. Il participe au phénomène d’encrassement biologique.’’

-Wikipédia

Il m’a semblé cette année qu’il était plus épais en certains endroits que l’an passé. Conjointement à l’apport en nutriments dans le lac par les moyens décrits ci-haut, cela peut aussi être le résultat des changements climatiques. Il est affecté par l’ensoleillement et la température de l’eau.

Clairement, ce phénomène est observable dans nos lacs depuis 5 ou 6 ans de façon notable.

La gestion des facteurs humains d’apports en nutriments discutée plus haut est donc

d’autant plus importante.

Ces ensoleillements plus fréquents et plus hâtifs au printemps expliquent aussi la prolifération des plantes aquatiques indigènes. Nénuphars, nymphéas, potamots, etc.

Ces plantes ne sont toutefois pas envahissantes et sont de plusieurs façons bénéfiques au lac.

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Somme toute, la santé du lac est plutôt bonne, et le problème myriophylle est sous contrôle. Bravo aux riverains et utilisateurs, mais ne baissez pas la garde!

Voici quelques photos prises lors des plongées.

Merci, et au plaisir.

Vous pouvez me contacter si vous avez des questions au :  jeanlouiscourteau@gmail .com 

 

Myriophylles et arrachage

Potamot à large feuilles

Potamot    (La famille des potamots (pondweeds) contient beaucoup d’espèces, toutes inoffensives)

Potamot à large feuille

 

Élodées

Élodée (Très bénéfique : elle fournit de l’oxygène)

Vallisnéries
Nymphéas odorant
Rubanier

Moins jolis!

Les vieux pneus prennent beaucoup de temps à se désagréger dans l’eau. Mais ce faisant, ils libèrent des substances toxiques et des microparticules.

Les particules de pneus sont la première source de micro plastique dans les eaux et océans.

Il serait peut-être bon d’envisager de les sortir de l’eau lors de prochaines recherches de myriophylle…

Épave.

Les épaves sont toujours des refuges pour les poissons.